De nos jours les touristes viennent à Istanbul munis de leur Smartphones et repartent avec d’innombrables souvenirs. Les voyageurs du 17ème siècle n’avaient pas cette chance : se rappeler de cette ville exotique avec ses costumes riches et ses coutumes étrangères, lorsqu’ils rentraient chez eux. Ainsi, ils s’adressaient aux peintres du bazar (çarşı) qui selon le thème qu’ils désiraient, dressaient un album de miniatures peintes.

Dans ces peintures de bazar, peu animées, l’artiste représente les costumes et scènes de la vie quotidienne, qui reflètent leur spontanéité et franchise. Cette spontanéité et franchise des peintures les différencie des peintres professionnels du palais qui travaillent exclusivement pour leur patron se dévouant sérieusement à leur art.

Voilà donc pourquoi, les artistes du çarşı ont commencé fondamentalement par l’élimination de tout ce qui est superflu. Le tableau est réalisé avec économie et sans surcharge, le résultat est un mélange de pureté spontanée et de pittoresque instinctif. Parfois il représente des informations visuelles plus précises sur l’image que sur la photographie.


Peinture du palais


La méthode des artistes du palais est juste tout le contraire. Traçant en premier lieu un schéma de base, tout ce qu’il est possible d’ajouter est indu, dès lors les tableaux sont ornés de tapis, de faïences et d’architecture calligraphique. Le manque de finesse des artistes du çarşı crée une opposition avec le détail, la sophistication et le but du haut esthétique des artistes du palais.


  
Les peintres du palais travaillent en groupe conformément à la division hautement élaborée des différentes tâches. Grâce à leur patron, ils ont à leur disposition toutes sortes de matériaux coûteux. C’était un avantage que ne possédaient pas les artistes du çarşı, qui n’avaient que l’aide des leurs.


La richesse des peintures du palais exigeait un patron riche, et le papier qui était attentivement préparé et poli était également très coûteux. L’œuvre réalisée avec une grande attention sur un tel matériel coûteux et d’aspect brillant produit des effets exquis, et bien détaillés.


Les toiles du çarşı sont très différentes de ces travaux, du point de vue du style, du contenu, du matériel, des techniques, dans le choix des lignes simplifiées et le rejet de tous les éléments accessoires. Parallèlement, les couleurs et les volumes sont simplifiés, les ombres sont éliminées. L’exagération est utilisée pour accentuer et pour rendre plus expressifs certains éléments. Ceci augmente la déformation par exemple : la personne principale est plus grande que les autres.


Peinture du çarşı


En quelques mots le courant du çarşı :

  • Ne tient pas compte de l’anatomie et de la perspective.
  • Se base sur des formes et lignes plus intimes et simplifiées.
  • Utilise des couleurs simplifiées et élimine les ombres.
  • A un sens dynamique de composition, est paisible et spontanée.
  • A ses proportions altérées par l’artiste pour apporter des choses à sa propre échelle.
  • Révèle une forte envie pour la simplification.
  • Est peint par des artistes ayant un don précis d’observation.
  • Rejette tous les éléments accessoires.
  • Exagère les expressions, accentue la déformation. Par exemple, les soldats sont souvent proportionnellement plus grands que le palais et le bateau.
  • A des couleurs significatives, et préfère le bleu, le rouge, le vert foncé et le brun. La teinte est peu raffinée et les couleurs sont limitées.


Avec le temps l’art du çarşı devint plus populaire que la peinture du palais car bien plus accessible.


Les nouveaux emballages pour les friandises Selamlique ont été inspirés par les travaux menés sur les peintres de çarşı par l’historien d'art Tarkan Okçuoğlu spécialiste de l’art naïf. Les personnages ont été représentés par l'artiste spécialiste de la miniature Taner Alakuş, qui collabore avec  Selamlique depuis de nombreuses années. Ces œuvres reprennent des personnages typiques des peintres du çarşı, avec une touche spéciale de l'équipe de designers Selamlique.